Critique Manga Internet Love!

Instalove

Une petite romance MM toute simple née sur internet, mais possédant suffisamment d'atouts pour séduire en dépit d'un trait assez brouillon.

Première bonne surprise : bien qu'il s'agisse d'une romance entre hommes, ceux-ci ne sont pas gays mais tous deux bi, sans forcément le savoir. Mine de rien, ça change pas mal la dynamique entre eux, ainsi que leurs rapports avec autrui (Tenma n'a, à son grand désespoir, pas de succès avec les hommes, tous persuadés qu'il finira par préférer une femme).

Ils ne sont pas non plus influenceurs mais utilisateurs « lambda », devenus mutus totalement par hasard. Encore que l'un des deux soit sérieusement accro aux réseaux, au point qu'après plusieurs années, l'autre le connaisse très, très très bien. De quoi soulever, en filigrane, la question de la quantité d'informations que l'on révèle plus ou moins consciemment sur soi au fil de posts pourtant anodins. De l'importance, également, de la présence parfois muette et pourtant si précieuse de ces gens qui interagissent peu, mais sont néanmoins là.

Enfin, leur entourage est super bienveillant, c'est reposant, ça change un peu et ça fait un bien fou à lire.

Mais il ne s'agit clairement pas d'une romance standard, Minori (de son prénom) étant déjà bien mordu dès le début de l'histoire. Ce n'est que « grâce » à l'arrivée d'une femme dans la vie d'Eunho qu'il en prend conscience... et que celui-ci remarque un changement de la part de cet abonné jusque-là toujours fidèle au poste. Une histoire à deux vitesses, donc, et en différé. C'est peut-être pour ça que la fin semble tomber comme un cheveu sur la soupe, étant donné qu'il nous manque la période cruciale où Eunho fait le point sur la situation. Au final, on ne peut pas dire qu'ils interagissent tant que ça ensemble, du moins dans la vraie vie. Si vous aimez les couples complices et fusionnels... cherchez ailleurs. En toute logique, aucune scène épicée au programme, tout juste un petit bisou à la fin.

Donc, c'est mignon, mais pas forcément pour tous les goûts, et il faut tout de même noter quelques passages un peu sensibles (le chat d'Eunho, hein... snif).